Et voici un exemple d'une petite production textuelle d'une participante au sujet de la diversité culturelle :
En classe de français, on doit s'entraîner à
demander des renseignements dans un magasin. J'ai créé de toutes pièces une
petite saynète où une tata désespérée cherche un cadeau pour son neveu qui aime
les dinosaures. Il y a trois Polonaises, un Albanais, deux Turques, un
Argentin, un Afghan, une Sénégalaise, une Ghanéenne, et deux Colombiens. Comme
d'habitude, nous prenons du temps pour expliquer le vocabulaire « Un coffret,
qu'est-ce que ça veut dire ? », et « ‘J'hésite’, ça veut dire je ne
suis pas sûre ? ». « Dinosaure, qu'est-ce que c'est ? ». Mot
transparent dans toutes les langues, et tout à faire clair en anglais
couramment parlé au Ghana. Il y eu un silence et quelques rires dans la classe,
dont le mien, étouffé. Imaginez la scène : dix personnes qui ne maîtrisent
pas très bien la langue commune, essayant d'expliquer ce qu'est un dinosaure à
quelqu'un qui n'en a jamais entendu parler. La jeune femme se décomposait
minute après minute, incrédule devant nos descriptions de longs cous et de
dents tranchantes, qui sont en fait des oiseaux et de leurs squelettes dans des
musées d'histoire « naturelle ». Au bout de cinq minutes, elle
tenta : « Mais ça n'existe plus alors ? », je n'ai voulu pas voulu
essayer de lui expliquer la chronologie de la paléontologie, ni les théories
d'ère glacière ou de météorite. Croyant
avoir un exemple de jouet que je croyais universel, j'aurais dû me douter que
dans les villages ghanéens, les enfants ont peut-être autre chose à faire que
de feuilleter des imagiers de dinosaures, et que mes références ne sont pas
universelles.
Clara, atelier du 17/11/2018
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