Le cycle des ateliers d'écriture créative « J'écris à Etterbeek » est un microprojet dans le cadre du contrat de Quartier Durable « Chasse-Gray », avec le soutien du collège des bourgmestre et échevins. CONTACT : tina.mouneimne@gmail.com | +32 496 135 307

vendredi 14 décembre 2018

Reconnaissez-vous cette langue ?

Le 12 décembre a eu lieu mon dernier atelier de cette année - le 13e !

Que fut une année émotionnante, c'est comme ne rien dire. Plus d'une fois, je demeurais bouche bée devant les productions de mes participants. Il n'en fut pas autrement mercredi, lors de notre réunion autour de langues ou de la diversité linguistique.

De l'amharique au polonais, du khmer au Kinyarwanda, on apprit comment s'écrit (ou se dessine) le coréen, comment dire "je t'aime" en mandarin ou "beau" en arabe, à quoi ressemble le cingalais...

On imagina le sens des mots, on inventa des histoires s'inspirant des courbes des lettres. Des fois, on était étonnamment près, d'autres - pas du tout ou carrément à l'opposé, ce qui provoqua des salves de rires !

Merci, les amis. Tout est déjà en vous, vous n'avez qu'à vous laisser aller, lâcher prise, et créer.






  

mardi 4 décembre 2018

Oh, Terre !

Notre belle planète, ronde, pleine, riche et (encore) verte :-) 

Un mot - tu inspires !

Pour l'avant-dernier atelier de cette année, je choisis le Transistore, lieu (je cite de la page www) :

de commerce, doublé d’un lieu de rencontre, où se mêlent produits du Sud et produits du Nord, d’artisanat, d’épicerie et de produits frais provenant exclusivement de circuits courts ou du commerce équitable. Nous œuvrons pour une société et un commerce écologiques, éthiques et respectueux des petits producteurs.
Les partenaires du projet ont également pour objectif d’en faire un lieu de rencontre convivial avec les habitants du quartier (mais aussi tout qui se montre intéressé) qui incite à l’échange afin qu’ensemble nous œuvrions pour un monde plus juste et plus respectueux de l’environnement, de l’agriculture paysanne, des petits producteurs et des citoyens en général. 

Le thème (autour de la transition écologique) donc n'était pas dû au hasard...

Support : une bouteille de vin bio (excellent, par ailleurs; merci, Vincent !) ; déclencheur : s'improviser en verbicruciste (et, accessoirement, en cruciverbiste) et créer des mots croisés avec des termes liés à la Terre ; proposition d'écriture finale - écrire une lettre à la Terre sous forme de chanson, donc avec un titre, des couplets, des refrains et tout le bazar. Fastoche !

Et voilà ! (comme le dirait ma fille de 3 ans) 

Résultat : à la lecture des textes par les participants - j'eus des frissons !!! Quelle puissance !!! Quel engagement !!! 

Encore une fois, fière de mes participants et un peu de moi, quand même :-)


Un dinosaure, c'est quoi ?


Et voici un exemple d'une petite production textuelle d'une participante au sujet de la diversité culturelle :

En classe de français, on doit s'entraîner à demander des renseignements dans un magasin. J'ai créé de toutes pièces une petite saynète où une tata désespérée cherche un cadeau pour son neveu qui aime les dinosaures. Il y a trois Polonaises, un Albanais, deux Turques, un Argentin, un Afghan, une Sénégalaise, une Ghanéenne, et deux Colombiens. Comme d'habitude, nous prenons du temps pour expliquer le vocabulaire « Un coffret, qu'est-ce que ça veut dire ? », et « ‘J'hésite’, ça veut dire je ne suis pas sûre ? ». « Dinosaure, qu'est-ce que c'est ? ». Mot transparent dans toutes les langues, et tout à faire clair en anglais couramment parlé au Ghana. Il y eu un silence et quelques rires dans la classe, dont le mien, étouffé. Imaginez la scène : dix personnes qui ne maîtrisent pas très bien la langue commune, essayant d'expliquer ce qu'est un dinosaure à quelqu'un qui n'en a jamais entendu parler. La jeune femme se décomposait minute après minute, incrédule devant nos descriptions de longs cous et de dents tranchantes, qui sont en fait des oiseaux et de leurs squelettes dans des musées d'histoire « naturelle ». Au bout de cinq minutes, elle tenta : « Mais ça n'existe plus alors ? », je n'ai voulu pas voulu essayer de lui expliquer la chronologie de la paléontologie, ni les théories d'ère glacière ou de météorite. Croyant avoir un exemple de jouet que je croyais universel, j'aurais dû me douter que dans les villages ghanéens, les enfants ont peut-être autre chose à faire que de feuilleter des imagiers de dinosaures, et que mes références ne sont pas universelles.

Clara, atelier du 17/11/2018